Des gens sont venus avec moi à l’avion pour m’amener à Boston. Je ne connais personnes ici. Je ne sais même pas à quoi ressemble l'ami de maman. Les images de l'accident de voiture ne cessent de se répéter dans ma tête tout en même temps que je fais rouler mon fauteuil dans les grand couloirs de cet hopital. Je ne sais pas trop où je suis mais apparemment je viens de passer dans un autre service la couleur des murs est différente. Mes mains me font mal, à force de les utiliser pour faire avancer le fauteuil des petites plaies se sont formés dans mes paumes. ça commence à saigner un peu. Je positionne le fauteuil dans un coin en mettant le frein et je regarde mes mains tout en me répétant dans ma tête


*Ah si seulement je pouvais marcher...*

Non loin il y a une porte ouverte. Une porte de chambre. J'enlève le frein de mon fauteuil et je vais vers cette chambre. Peut être que la personne dedans pourrait me dire si un docteur qui aurait pus se faire surnommer bambino travaillait dans ce service. Je fais toc toc en faisant attention de ne pas mettre du sang sur la porte.

J'ouvrai lentement les yeux, encore endormie. Je venais encore une fois de faire une grasse matinée, et les rayons de soleil traversant ma chambre me firent froncer les yeux, m'obligeant à me cacher de nouveau sous ma couette. Après quelques minutes à m'habituer à la lumière du jour, je m'extirpa finalement de ma couverture pour m'approcher de la fenêtre, observant avec envie la belle vue qui s'offrait à moi. Mon regard fut alors attiré par ce ciel bleu que j'aimais tant et que je redoutais tant à la fois. Je me perdis une fois de plus dans mes pensées, collant mon front à la vitre, repensant à ces quelques années que j'avais passé en compagnie de mes parents, qui aujourd'hui étaient décédés. En soupirant, je baissais le regard, arborant une mine triste que je ne montrais jamais à qui que ce soit, et j'allais m'asseoir sur mon lit, balançant les jambes, ne sachant vraiment pas quoi faire de ma journée. Avec un peu de chance, peut-être que Shun, mon grand-frère, passerait me voir ne serait-ce que quelques instants. Je me sentais très seule dans cet hôpital, je ne connaissais pas grand-monde et je n'avais rien à faire à part lire des bouquins, magazines en tout genre et écouter de la musique. En clair, rien de bien divertissant, car je connaissais tous les bouquins et magazines par cœur même si mon grand-frère m'en ramenait souvent, et écouter de la musique finissait par me donner des migraines.

Je m'ennuyais. Terriblement. C'est à cette pensée que quelqu'un toqua soudainement à la porte, me tirant en sursaut de mes pensées. Un sourire éclaira aussitôt mon visage, ce fameux sourire qui ne quittait jamais mes lèvres quand quelqu'un se trouvait à mes côtés. Je descendit de mon lit et me précipita pour ouvrir la porte, convaincue que c'était mon grand-frère qui venait me rendre visite. Je mis un temps avant de baisser les yeux et découvrir un petit garçon, l'air perdu, dans un fauteuil roulant. Je ne le connaissais pas et j'eus immédiatement le réflexe de regarder à droite et à gauche, pensant que ses parents devaient se trouver non loin, mais les couloirs de ce service étaient presque vides à cette heure-là. Je me mis alors à la hauteur de ce petit garçon et lui fit l'un de mes plus beaux sourires pour le rassurer en lui tapotant la tête.

« Tu es perdu ? »

Maman et papa ils disaient toujours qu'il fallait être gentil avec les personnes malades et qu'il ne fallait pas trop les déranger. C'est pour ça que quand je les attendaient je me faisait tout petit pour ne déranger personne. Maintenant ils ne sont plus là. Il me manque tellement. Une fille vient ouvrir la porte. Elle regarde à sa hauteur cherchant surement une personne précise. Son regard se posa enfin sur moi. C'est vrai qu'étant peu haut sur pattes je ne suis pas grand mais en plus dans un fauteuil je fais vraiment minimoys. Elle est belle, elle a l'air gentille. Elle semble croire que je suis perdu. Oui elle n'a pas vraiment tord. Elle se baisse à ma hauteur. Son geste de me tapoter le sommet de la tête me rappel le geste que papa faisait en sortant du travail. C'est en ouvrant la bouche que je me forces à articuler d'une voix grave, haché et lente

"bon..Bonjour madame. Je suis désolé de déranger. Je dois trouver ami..Ami a maman jamais vu mais lui doit s'occupper de moi maintenant... Maman appeler lui Bambino.. Moi aimerais savoir si toi connaitre...Docteur qui... Qui a une tête de Bambino? Moi pas savoir à quoi ressemble."

Former des mots avec ma bouche est difficile. ça me fait mal. Je veux parler à nouveau mais aucun son ne veux sortir. Je fait n gete pour écrire.